Je ne sais pas quelle heure il est, je ne sais pas où je suis, j'ai même du mal à comprendre qui je suis.
Il y a juste beaucoup de lumière et de gens.
J'ai mal et ma tête est entourée de quelque chose que je n'arrive pas à reconnaître.
On me dit que j'ai eu un accident, qu'il ne faut pas m'inquiéter, je ne comprends pas, je ne me souviens de rien.
Maman arrive. Elle pleure, j'essaie de la rassurer, de la rassurer de je ne sais quoi.
Elle demande si l'on m'a dit pour mes amis, je ne comprends pas, la réponse est négative.
On va m'opérer, j'ai peur et je n'arrive toujours pas à comprendre.
Enfin, j'ouvre les yeux, maman est là, avec des gens, ils ont tous un air grave, ça me fait peur.
"Tu as eu un accident en descendant de La Clusaz". Maman me sert la main et je sens que ce qu'elle va dire est difficile.
"Romane et Etienne sont décédés."
J'ai mal, très mal et les larmes coulent. Je comprends de moins en moins.
Il y a donc un an, jour pour jour, j'étais avec eux.
Romane et moi avions passées la journée ensemble et, en fin d'après-midi, assises à la terrasse d'un café, sous ce soleil de début de printemps, on monte le plan d'aller à Thônes voir Etienne.
Françoise, la mère de Romane, nous monte. Pendant le trajet on parle d'avenir, d'étude, on rigole, on est bien.
Etienne ne devant pas nous rejoindre tout de suite, on achète une pizza, que l'on mange assises les pieds dans le vide au dessus du Fier. Il fait toujours beau. On parle, on se confie, on s'aime.
Etienne nous rejoint, on se dirige au Rolland, le petit bar de Thônes, et la soirée commence.
On décide d'aller à La Clusaz, un copain nous y emmène.
On rit, on croise des gens, on parle, on vit tout simplement.
Je ne me rappelle que de ces bons moments.
Aujourd'hui c'est dur, car il faut continuer à vivre. Sans eux.
Romane ma meilleure amie,
Etienne mon bon ami.
Ma romane si jolie, si différente des autres et qui me comprenait tant.
Tes jolies dents écartées, ton nez, ton rire, ta voix.
Ta façon de tomber amoureuse, ton réconfort, tes petites attentions, tes bisous,
ta folie des vêtements, tes Glamour, tes pleurs.
Nos disputes, nos désaccords, nos différences, nos discussions, nos réconciliations.
Tout me manque chez toi, même ce que je ne supportais pas avant.
C'est difficile de voir le temps avancer sans toi, il y a des petites choses que je n'aurais pu dire qu'à toi, des moments que tu aurais rendu encore plus beaux, et des sourires que tu m'aurais rendu.
1 an, c'est si long. Et il va y en avoir tellement d'autre.
Je voudrais faire de ma vie quelque chose de beau pour que tu sois fière.
Il n'y a pas un jour où tu n'es pas avec moi.
Ici on essaie tous de vivre comme on peut. On se bat parce que l'on a pas le choix, mais tu manques à tous les gens qui t'aimaient.
Je t'aime
Ton Baboo...